Wednesday, March 28, 2012

Le droit du travail, un pilier du modèle social européen à l'épreuve de la crise


La réforme du marché du travail est contestée dans le sud de l'Europe. 

La réforme du marché du travail est contestée dans le sud de l'Europe. | AFP/JACQUES DEMARTHON
Une grève générale en Espagne, jeudi 29 mars, un gouvernement en difficulté en Italie, des manifestations au Portugal et en Grèce : les réformes du marché du travail décidées par les Etats placés sous assistance financière ou menacés de l'être ne passent pas sans mal dans la zone euro. Elles cristallisent aujourd'hui les mécontentements de populations soumises par ailleurs aux conséquences souvent drastiques de sévères coupes budgétaires.
Après les réformes des retraites conduites sans trop de tensions sociales un peu partout, les Etats revisitent un second pilier du "modèle social européen". Le statut des salariés, leur degré de sécurité dans l'emploi, leurs droits face à leurs employeurs et, par ricochet, le niveau de leur salaire, bref, tout ce qui conditionne leur vie quotidienne, leur fonctionnement familial et leurs perspectives d'avenir est en passe d'être modifié. Plusieurs pays ont conduit de telles réformes ces dernières années.
Voulu par le social-démocrate Gerhard Schroeder, l'Agenda 2010 a réformé le marché du travail allemand à partir de 2003. Ce tournant a favorisé le rétablissement spectaculaire de la compétitivité de la première économie européenne. Il a aussi provoqué le développement des "minijobs" et donc des travailleurs pauvres. Depuis le déclenchement de la crise, l'Estonie, la Slovaquie, la République tchèque entre autres ont assoupli leur marché du travail.
FLEXIBILISER LES CONTRATS DE TRAVAIL
Les réformes engagées dans les quatre pays du sud - Espagne, Portugal, Italie, Grèce - et qui valent aujourd'hui des difficultés à leurs gouvernements ont cela de particulier qu'elles ont été demandées par les bailleurs de fonds actuels ou potentiels de ces pays (Fonds monétaire international, institutions de l'Union européenne). Le 1er mars, douze chefs de gouvernement regroupés autour du Britannique David Cameron, de l'Italien Mario Monti, de l'Espagnol Mariano Rajoy et du Néerlandais Mark Rutte avaient d'ailleurs publié une feuille de route d'inspiration libérale pour sortir de la crise. Les réformes du marché du travail y figuraient en bonne place.
Ces réformes ont pour points communs d'assouplir les conditions de licenciement et de flexibiliser les contrats de travail dans le but affiché de favoriser les embauches. Les dirigeants d'entreprises, délestés de ce qui est présenté comme des obligations trop contraignantes, ne craindraient plus d'embaucher. Mariano Rajoy en a fait son premier acte de gouvernement après l'aide au secteur bancaire. Les Pays-Bas, l'Autriche et la Slovénie projettent aussi une telle réforme. La France aura du mal à rester à l'écart de ce mouvement général. Après l'élection présidentielle.

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